mardi 30 juillet 2013

Texte - J'ai mal

J'ai mal.

Une douleur lancinante et destructrice.
Celle qui ravage tout sur son passage.
Je ferme les yeux et plus n'existe à part elle.
Je me fixe dessus et la laisse m'envahir.
Elle est moi.

Et bizarrement elle m'apaise.
Elle me rappelle que j'existe vraiment.
Alors je l'aime un peu cette souffrance.
Je l'aime et je l’apprivoise.
Elle est moi.

Elle est toujours là, en veille.
Je la sens toujours à l'affût.
Peu importe sa provenance.
Ce qui compte c'est son ivresse.
Elle est moi.

Je la contrôle jusqu'à perdre pied.
La chute est plus violente, plus salvatrice.
Elle s'impose à moi dans son intensité.
Je n'existe plus que pour ce ressenti.
Elle est moi.

J'ai mal.

lundi 15 juillet 2013

Texte - Sens





Tu me touches.
Tes mains parcourent mon corps.
Elles savent faire vibrer mes cordes sensibles.

Tu me goutes.
Ta langue touche mes lèvres.
Elle est avide, experte et me donne de plaisir.

Tu me sens.
Ton nez s'emplit de mon odeur.
Il s'enivre de ce parfum de sexe et de sueur qui me couvre.

Tu me regardes.
Tu me dévores de ton regard perçant.
Tes yeux pleins de désir transpercent mon âme.

Tu m'écoutes.
Tes oreilles s'emplissent de nos gémissements.
Attentives aux moindres suppliques que je t'adresse.

dimanche 16 juin 2013

BlaBla - Un papa, une maman

Un papa et une maman.
Le slogan de ceux qui refusent le mariage pour tous.
Ce slogan me fait horreur. Réellement.
Alors oui j'ai une mère et un père. Certes.

J'ai un père. Mais pas un papa.
Je ne peux pas dire ça. Mon père m'a laissé tombé très tôt.
J'avais 11 ans. J'avais 11 ans et il a choisit ma belle-mère.
Il l'a choisit et a coupé les ponts.

Pour moi j'ai été élevé par ma mère. Seulement par elle.
Parce que c'est à l'adolescence qu'on devient ce qu'on sera plus tard.
C'est à ce moment crucial de la vie qu'on se construit.
Il n'a pas été là. Ma mère oui.

Elle a eu du mal. Ça n'a pas été facile.
J'ai mal vécu cet abandon paternel.
J'ai souffert, l'anorexie, l'agoraphobie, la peur de tout.
J'ai séché les cours, je m'enfermais dans mes livres.

Alors c'est peut être con à dire mais j'aurais préféré avoir deux mamans plutôt qu'une seule.
Parce que je lui en ai fais baver et mon frère encore plus.
Parce qu'en plus de travailler pour le SMIC elle devait s'occuper de beaucoup.
Qu'elle aurait bien eu besoin d'aide.
Qu'elle aurait eu besoin de plus de soutien.

Oui il y a eu des hommes dans sa vie.
Des connards pour la plupart, qui ont profité d'elle.
J'étais là pour ramasser les morceau. J'étais là pour prendre le relai.
J'ai grandi plus vite, trop vite. Je n'ai pas pu profiter.
Mon insouciance je l'ai perdu à 11 ans.

Alors oui c'est con à dire mais jamais je ne nierais le droit à quelqu'un d'avoir deux parents.
Que ce soit un couple homosexuel ou hétérosexuel.
Le plus important c'est l'amour.
Et vu la difficulté pour un couple homo d'avoir un enfant à l'heure actuelle de l'amour ils en ont à revendre.

Texte - Fragile


Fragile. Minuscule. Insignifiante.
C'est comme ça que je me sens quand tu me prends dans tes bras.
Quand tu me sers fort, ma taille disparaissant, se fondant contre ton corps.

Forte. Intouchable. Complète.
C'est aussi comme ça que je me sens, blottis contre toi.
Dans la chaleur de ton corps, la douceur de ta peau, la fermeté de ton étreinte.

Je suis tout ça en même temps avec toi.
Je voudrais tellement que ces sensations ne disparaissent pas.
Et pourtant tu dois me lâcher pour que je devienne forte, seule.

mercredi 29 mai 2013

Texte - Bébé

"Tu me manques bébé."

Ce genre de sms qui m'énerve tellement.
Comme si j'étais ton bébé. On se voit une fois par semaine et encore.
Ce genre de sms qui te rappelle que tu n'es rien.
Oui parce que je sais que c'est pour ne pas te tromper. Que tu en as plusieurs.

"On se voit ce soir bébé?"

A combien de filles différentes l'as-tu envoyé ce soir?
Je ne sais pas qui tu crois encore pouvoir berner comme ça.
Parce qu'on le sait toutes. Et pourtant on continue de te voir.
Il semblerait que ne pas nous respecter te rende désirable.

"C'était bien bébé. Je te veux encore."

Oui évidemment j'ai craqué. Je me sens sale, seule maintenant.
Je ne dois, plus jamais, je mérite bien mieux que ça.
Parce que même si tu n'es pas un connard, je ne suis rien.
Tu es adorable avec moi mais comme avec toutes les autres.

"Alors bébé tu ne réponds pas?"

Je ne suis pas ton bébé.

lundi 27 mai 2013

Texte - Je ne suis pas



"Pour S.

Je t'aime. Je t'aime plus que je ne peux te le montrer, plus que je ne peux te le dire.
Alors je t'écris. Je t'écris ce que je ressens mais que tu continues à nier.
Et pourtant tu le vois. Tu ne peux pas ne pas le voir.

Parce que moi je ne vois que toi. Seulement toi. Toujours toi.
Parce que tu es derrière chaque geste, chaque mot, chaque pensée.
Tu m'inspire, tu me fais vivre. Sans toi tout devient insipide.

Quand on est ensemble le temps n'a plus d'emprise, le monde se fige.
Mon corps et coeur deviennent légers. Ta présence me sublime.
Et nos corps se fondent l'un dans l'autre. On s'embrasse, on s'embrase.

Pourtant tu luttes. Encore et toujours.
Parce que je ne suis pas un homme.
Parce que tu n'es pas comme moi.

Ta tendre L."

lundi 6 mai 2013

BlaBla - Déguisement



Sortir, mettre une robe, des talons, des bas, du maquillage.
Le tout juste pour aller voir même un pote.
Tout ça pour se sentir femme, pour se sentir sûre de soi.
Un déguisement.

C'est comme ça que je fonctionne. Je me déguise.
C'est autant une carapace qu'un déguisement d'ailleurs.
Une manière d'être inaccessible. De dresser une barrière entre moi et les autres.
Ça me rend forte.

C'est loin d'être sain. C'est loin d'être idéal.
Mais c'est la seule chose que j'ai trouvé.
La seule chose qui me protège un peu.
Alors je vais continuer.

La robe, le décolleté, les talons, le mascara, la lingerie.
Sortons.

Texte - Je suis

Je suis sous le charme. Comme toujours avec toi.
En quelques mots tu sais me séduire.
Et tu ne te lasses pas de m'ensorceler.

Je suis nue. Comme toujours avec toi.
Tu me déshabilles, me rends fragile, sans protection.
Tu ne peux t'empêcher de me découvrir.

Je suis fatiguée. Comme toujours avec toi.
Tu m'épuise physiquement et moralement.
Tu me pousses à bout avec un malin plaisir.

Je suis triste. Comme toujours avec toi.
Tu arrives à me faire pleurer en un claquement de porte.
Tu me laisses et tu t'échappes toujours.

Je suis seule. Comme toujours, sans toi.

jeudi 28 mars 2013

Texte - Partager tes nuits




Tu es là sans vraiment l'être. Tu es là mais dans mes rêves.
Dans ces rêves tu partages mes nuits. Dans ces rêves tu me fais l'amour.
Tu me fais l'amour avec tendresse mais aussi sauvagement, bestialement.
Tu me prends de tout ton être. Tu me fais crier jusqu'à ce que je n’en puisse plus.
Tu souilles mes draps, mon corps et mon âme.

Mes nuits sont aussi torrides que tristes. Mon lit aussi défait que vide.
Le souffle court, haletante, chancelante sans avoir fait le moindre effort.
Alors parfois je craque. J’essaye avec d’autres hommes.
Mais la réalité avec eux n’est rien.
Tu me fais plus jouir que n’importe qui sans même le savoir.

Seulement ce ne sont que des rêves. De ceux qui ne se réalisent jamais.
Parce que tu l’aimes. Tu l’aimes si fort que tu ne me vois pas.
Je suis seulement une amie. Une fille mais pas une femme.
Tu me fais des câlins. Des câlins qui ne veulent rien dire.
Qui me mettent dans tous mes états.

Mais tu ne vois rien. Tu dois bien être le seul.
Tous mes amis me disent de te fuir. Que je me fais du mal.
Je ne peux pas. Rien que d’imaginer ne plus te voir me fait souffrir.
Parce que je ne veux pas seulement partager tes nuits, ton lit.
Je veux aussi partager ta vie.

dimanche 17 mars 2013

Life - Il pleure


J’ai quatre ans. Mon grand frère de 13 ans est en train de jouer dehors.
Je suis dans la maison. Je me dirige vers la chambre parentale.
Elle est plongée dans le noir, la porte entrouverte.
J’entends des sanglots.

Je sais que mon père est dans la chambre.
Mais ce n’est pas lui qui pleure. Impossible.
Mon père il est fort, c’est un héros, c’est un militaire.
Un grand. Ça ne pleure pas, un grand.

Il faut que je vois ça. Il faut que je sache.
Je suis une petite fille curieuse.
Me voilà poussant cette porte immense, laissant entrer un peu de lumière.

J’avais raison, mon père est là.
Il est assis au bord du lit.
La tête entre ses mains.
Il pleure. Mon père pleure.

Je vais vers lui. Il me regarde pleins de larmes.
Il me prend dans ses bras. Ses larmes se calment.
Je suis sans voix.
Moi la peste pipelette je n’arrive pas à dire un mot.

Mon père ne parle pas non plus.
Il me serre dans ses bras. Un peu trop fort même.
Je ne sais pas combien de temps on est resté comme ça.
Jusqu’à ce que les larmes s’arrêtent.
Puis il s’est levé et est sorti.

Le soir même j’apprenais que mes parents divorçaient.
Je ne comprenais pas mais je savais que ma mère n’allait pas rentrer dormir.
Ma mère n’allait pas rentrer du tout.
Mais elle viendrait me chercher plus tard.

J’avais 4 ans. Je ne me rappelle pas du divorce de mes parents.
Le seul souvenir de cette période c’est ses larmes.
Mon père est humain. Il pleure.

jeudi 7 mars 2013

Life - Disparaître


50 kg pour 1m55

Il paraît que j’ai des formes. Plutôt jolies même, d’après les adultes. Je commence à avoir des hanches et pas mal de poitrine.
Mais à 13 ans c’est difficile. A 13 ans ça ne se fait pas de porter un vrai soutien-gorge et surtout pas du C.
D’avoir la taille fine et les hanches bien dessinées non plus.
Fini les petits débardeurs. J’ai ces choses en évidences.
Les garçons du collège me surnomment “gros seins”.
Leur nouveau jeu c’est arriver derrière moi discrètement, me toucher les seins et puis partir en courant.
Ça fait mal.
Mes copines ont beau être jalouses tout ça doit disparaître. Tout.

40 kg pour 1m55

Ils sont toujours là. Imposants. S’imposant à moi. Grossissant encore plus tout comme mes hanches d’ailleurs.
Pourtant je fais des efforts. Je ne mange presque plus.
Deux repas par jour. Ceux que je suis obligée de prendre avec ma mère.
Alors je prends des vêtements amples.
Des baggys, des sweats, rien de serré, rien de près du corps.
Se camoufler toujours.
Pourtant je les entends toujours m’appeler gros seins.
Ils jouent toujours aussi malgré les claques que j’arrive désormais à leurs rendre.
Ce n’est pas suffisant.

35 kg pour 1m55

J’ai beau perdre du poids mon corps reste énorme. Tout. Mes seins, mes hanches, mes cuisses, mon ventre. Tout est devenu gros, insupportable.
Je ne mange plus pourtant. Un bol de chocolat chaud, une tranche de jambon ou bacon et un yaourt par jour. C’est tout. Je pourrais grossir encore.
Je crois que cette balance est cassée. Tout comme celle du médecin d’ailleurs.
Ma mère s’inquiète. Elle m’a forcé à y aller.
Il m’a parlé d’anorexie, de soin, d’aide. De maladie. Mais je vais bien.
Il m’a interdit de maigrir encore. Je ne vais donc plus y retourner.

30 kg pour 1m55

Je ne mange plus qu’un yaourt par jour et c’est déjà trop. C’est difficile. Mon estomac n’en veut pas et pourtant je le garde. Je ne vomirai pas. Je ne suis pas malade.
Marcher est de plus en plus fatiguant. Je me trouve encore grosse et pourtant plus rien
ne me va. Mes jeans sont trop grands, mes soutifs aussi. Serai-je devenue normale enfin?
Je n’ai plus de surnom à l’école mais il faut dire que je n’y vais plus beaucoup. Le sac est tellement lourd, les cours sont tellement longs aussi. Mes nuits sont tellement courtes. Je suis tellement fatiguée.
J’ai n’ai plus tellement d’amis non plus.
Je crois que j’ai enfin réussi. Ce que je voulais plus que tout au monde.
DISPARAÎTRE.

mercredi 27 février 2013

Texte - I wanna be your dog



“Domine moi.”

Deux mots. Deux jolis mots. Deux mots que je t’ai dit.
Deux mots qui veulent tant dire.
Contrôle moi. Attache moi. Prend moi. Fais de moi ton objet.
Mais surtout, aime moi.

Toi qui veux me prendre sans m’avoir.
L’homme que j’aime et que je déteste.
Je ferais tout pour toi. J’accepterais tout pour toi.
Ma souffrance n’est rien si tu en jouis.
 


“Attache moi.”

Empêche moi de te fuir.
Que ces cordes que tu me mets nous lient à jamais.
Que ces
nœuds que tu fais m’attachent à toi.
Sers aussi fort que tu le peux.

Je suis à ta merci. Offerte.
Je ne peux presque plus bouger.
Chaque mouvement est douloureux.
Chaque mouvement vers toi me met au supplice.
 
“Fais moi mal.”

Encore des mots.
Ceux que tu veux m’entendre dire.
Ceux que tu m’ordonnes de dire.
Ceux que je m’entends prononcer dans un soupir.

Plus de mots pour plus de conséquences.
La douleur. Du sang. Ton excitation.
Ton regard emplit de sexe et de mépris.
Je te dégoûte. Moi qui suis capable de m’effacer pour toi.
Tu me détestes parce que je t’aime à en mourir.
 
“Tue moi.”

Tes mains sur mon cou.
Tes doigts qui commencent à serrer.
Ma vue qui se brouille.
Je voudrais parler mais je ne peux plus.
 
Je suis folle de toi et toi tu es fou.
Je me sens partir, mes yeux se ferment.
Tu jouis en moi.
Je meurs.

lundi 18 février 2013

Texte - Désir Inaccessible - Fin



Tout a une fin.
Mon histoire aussi. Notre histoire.
Parce qu'au final c'est notre histoire.

Ce lit n'était pas le sien.
Il n'était pas dedans.
Ce lit était celui de son meilleur ami.
L'homme avec qui j'ai passé la nuit, avec qui j'ai dansé, avec qui j'ai couché.
Tout est fichu avec Lui.
Je ne pourrais jamais l'avoir.

Je ne sais pas si je dois en pleurer ou en rire.
Son meilleur ami est tout aussi chou.
Et il veut bien de moi.
Le seul truc qui m'avait attiré chez Lui c'était sa façon de me repousser.
Dans cette spirale de l'auto-destruction je n'avais visiblement pas repéré le bon mec.

Alors qu’Il avait toujours été là.
Chaque soirée Il était là. Il me regardait.
Je l’ignorais. Maintenant je le vois, il est le seul.
Doux, attentif, bienveillant. Et beau. Si beau.

Il m'a préparé un petit-déjeuner.
Il n'est pas de ces mecs qui me jettent dehors au réveil.
Il ne fait pas non plus partie de ceux que je veux fuir après.
Il est là, à me proposer de rester chez lui passer le dimanche en regardant des films.

Dire oui , c'est l'abandonner Lui.
Mais abandonner ce masque de femme fatale et sans cœur.
Dire oui, c'est recommencer à vivre et à aimer.

samedi 16 février 2013

Texte - Désir Inaccessible - Cinquième Partie



Se réveiller. Ne pas encore ouvrir les yeux.
Essayer de se souvenir de la soirée de la veille.
On bouge à côté de moi.
Je ne suis donc pas seule.
Mais est-ce Lui?

Que s’est-il passé après le bar déjà?
Nous sommes retourné dans cette boite.
Le groupe s’était déjà restreint. Plus que quelques potes.
Je me suis mise à danser comme à mon habitude.
Cette fois-ci il m’a regardé. Ne dansant avec personne d’autre.

Il est resté un moment au comptoir me regardant tout en enchaînant les shooters avec son meilleur ami.
N’en pouvant plus je me suis avancée vers eux.
Je ne voulais pas boire beaucoup, je voulais me souvenir et pourtant...

Un shooter après l’autre je me rappelle dansant collée à un homme.
Il est grand comme Lui. Bien habillé, comme Lui.
Je sens des mains se baladant sur mon corps, se faisant pressante.
Je n’arrive pourtant pas à voir son visage.

J’ouvre enfin les yeux. Il va falloir que je me retourne pour découvrir avec qui j’ai passé la nuit.
Avec qui j’ai couché. Quelques flashs me reviennent.
Une langue, des dents sur mes seins, une main entre mes cuisses.
Ma main arrachant une chemise avidement, ma langue descendant le long d’un torse.

Soudainement une main glisse jusqu’à moi pour me retourner doucement.
Je ferme les yeux, je ne veux pas que ce soit quelqu’un d’autre.
Puis une bouche
m’embrasse avidement.

vendredi 15 février 2013

Texte - Désir Inaccessible - Quatrième partie


Première partie de soirée.
Nous voilà tous dans un pub.
L’ambiance est sympa, je suis détendue.
Il n’est pas encore là.
Mon verre étant vide je me dirige vers le bar pour en prendre un autre.
Un peu d’alcool me donnera du courage.

Alors que je commande mon verre, un main se pose sur mon épaule me faisant frissonner.
C’est lui. On est seul. Il me touche. Le groupe ne peut nous voir.
Il m’embrasse, longuement. Il passe sa langue sur mes lèvres, me mordille.
Et puis repart tout aussi subitement.

Le barman me fait revenir à moi en me donnant mon verre et m'annonçant le prix.
Je le paye. Je suis encore tremblante sous le coup de l’émotion.
Je me dirige vers le groupe ma vision encore un peu trouble.

Il s’est assis à ma place. Juste à côté de mon sac à main.
J’ose espérer qu’il l’a fait exprès. Je me faufile pour me mettre à côté de lui.
Il se lève pour me laisser passer, me fait la bise tout en laissant sa main effleurer mes fesses.

Nous voilà chacun dans une conversation.
Je ne sais pas si je peux avoir les mains baladeuses.
Personne ne peut nous voir. La table cachant nos jambes.
J’ose poser ma main sur son genou. Je le vois réagir.
Il me regarde du coin de l’oeil. Ce regard de désir.
Celui que j’avais déjà vu en boite la semaine d’avant.

Ma main continue son chemin, j’effleure son genou du bout des doigts.
La pression se fait plus forte tandis que je remonte vers sa cuisse.
Je le vois se concentrer pour continuer sa conversation.
Je m’arrête juste avant son sexe.
Enlevant ma main en redescendant doucement jusqu’à son genou.

Je m’incruste alors dans sa conversation.
Nos genoux s’effleurent, nos pieds se touchent.
Son bras se faufile vers le bas de mon dos.
Il me caresse, sentant mon porte-jarretelles.
Son regard se fait encore plus intense.
Je crois savoir où je vais finir ma nuit.

jeudi 14 février 2013

Texte - Désir Inaccessible - Troisième Partie


Pas de réponse. Aucune. Rien. Même pas un rire.
Une semaine déjà.
Ce soir je sors. Il sera là normalement.

Sortir le grand jeu.
Chercher une robe pendant 2h.
Toutes les essayer. Rien ne me va.
Finalement choisir la première.
Celle qui met le corps en valeur en cachant les petits kilos en trop.

Le choix des sous-vêtements est primordial.
Quoi qu’il arrive ce soir je ne rentrerais pas chez moi.
Je ne peux pas. Ce n’est pas une option.

Je ne peux pas rentrer, me retrouver dans ce lit vide.
Toujours vide. Ce lit dans lequel seul Lui aurait le droit de venir.
Ne jamais ramener quelqu’un chez moi. C’est ma règle.
Je pourrais la briser pour Lui.


C’est la première fois que je ressens autant d’attirance pour quelqu’un.
C’est physique, bestial. Je le veux.
C’est ma dernière chance.

Bas et porte-jarretelles. Il me suffira de danser contre lui pour l’avoir.
Pas un seul mec ne résiste à ça.
Assorti à mes talons aiguilles, me voilà femme fatale.

Rester sobre sur le maquillage.
Ressembler à une pute ne m’aidera pas à l’avoir, au contraire.
Me voilà prête.
Je suis sûre de moi, rien ne me fera douter ce soir.
Même pas Lui.

mercredi 13 février 2013

Texte - Désir Inaccessible - Deuxième partie


Son numéro. Je l'ai. Enfin.

Ce numéro griffonné qu'il m'a donné. Que je n'ose pas utiliser. Attendre. 
En sachant très bien que je n'y arriverais pas. Tenir quelques heures est déjà insupportable.

Je n'ai pas eu à lui demander. Il me l'a donné. 
Pour m'empêcher de mettre en pièce mon dessous de verre. 
C'était la première fois que je le revoyais depuis cette danse.

Son regard a changé. Je ne suis plus cette connaissance à qui il n'adresse quasiment pas la parole. 
J'ai réussi à capter cette attention que je voulais. Maintenant je ne sais pas quoi en faire.

Vais-je être à la hauteur de ce que j'ai réussi à susciter? 
Je ne veux pas être une de ces histoires d'un soir qu'il collectionne, tout comme moi. 
Je ne veux plus. 
Je veux ce qu'il cache, son mystère, son essence. Lui.

Pourtant je suis sûre de moi. Je me fais draguer, je plais, j'ai pas pour habitude d'être repoussée et ignorée comme ça. C'est devenu un challenge, je dois l'avoir.

Envoyer un message mais quoi. Il sait déjà que je le veux. 
Comment le retenir? Réussir à avoir l’air intelligente et sûre de moi, tout ce que je n’arrive pas à faire quand je suis en sa présence.

Ce premier message qui doit être parfait. Lui envoyer la photo du dessous de verre. Lui disant qu'il a survécu. L'humour. La seule arme qu'il me reste. Essayons ça.