lundi 15 décembre 2014

Texte - Forcée

"Tu sais que tu es très sexy dans ce pyjama."
Ses mains se glissent sur ma nuisette, deviennent pressantes.

"Hum, je suis fatiguée."
Ses mains continuent de me caresser.

"Oh. Mais tu es vraiment très excitante comme ça."
Ses mains passent sous le tissus, touchant ma peau.

"Je veux dormir. Je suis vraiment crevée la."
Il se rapproche, sa bouche se pose sur ma nuque.

"J'ai vraiment très envie de toi."
Ses mains trouvent mes seins et se mettent à les malaxer.

"Arrête c'est désagréable. Laisse-moi dormir."
Il enlève enfin ses mains et s’éloigne de quelques centimètres.

"Bonne nuit alors..."
Il continue de me fixer mais le sommeil m'emporte.

..........

"C'est dingue comme tu me fais de l'effet."
Il est sur moi, je ne peux pas bouger.

"Mais... quoi ? Je dors. Arrête."
Ses mains me déshabillent, j'essaye de me débattre mais il m’immobilise.
Il descends entre mes cuisses, ses doigts et sa langue m'envahissent.

"J'ai trop envie de toi."

"Arrête."

"Laisse-toi faire, je m'occupe de toi."

"Demain matin si tu veux mais laisse-moi dormir. Arrête."

..........

Il ronfle. Il ronfle maintenant.
Et moi je ne dors pas. Je ne dors plus.
Je me sens sale, trahie, forcée.

mercredi 1 octobre 2014

Texte - Empreinte

Elle n'est plus là, ton empreinte.
Les marques que tu avais laissé sur mon corps ont disparues.
Peu à peu, j'ai fait peau neuve.
Il ne reste rien de toi sur mon corps.

Pourtant je la sens encore cette empreinte
Quand je regarde mon corps il m'arrive de la voir.
Je me réveille en sueur après en avoir rêvé.
Sentant tes mains autour de ma gorge.

Ton empreinte n'est plus mais ton emprise demeure.
Et parfois, elle me manque.

vendredi 22 août 2014

BlaBla - Inutile

J'ai longtemps pensé que j’étais inutile.
Je me suis fait beaucoup de mal à le penser d'ailleurs.
Et j'ai fini par réaliser que c’était faux. Totalement faux.
Je n’étais pas inutile, au contraire, j’étais juste utilisée.

J'ai été femme trophée.
Celle qu'on exhibe en robe, talons et décolleté.
Parce que tiens je te présente, c'est un possible investisseur.

J'ai été celle qui rassure.
Celle avec qui on couche pour être sur qu'on aime sa copine.
Parce que c'est cool avec toi mais je l'aime vraiment en fait.

J'ai été le médicament.
Celle qui ramasse les morceaux après la peine de cœur.
Parce que tu es vraiment douce et que tes câlins me font du bien.

J'ai été la psy.
Celle qui rassure quand tu doutes de toi, de tout, de ta vie.
Parce que grâce à toi j'ai un peu plus confiance en moi maintenant, merci.

J'ai été la sexfriend.
Celle qui fait passer le temps en attendant une vraie histoire.
Parce que tu comprends, on est amis, pas plus, ça serait bizarre.

Alors non, je ne suis pas inutile.
Mais peut être que finalement, être utile n'est pas vraiment une bonne chose.
Peut être que finalement, je souhaite être inutile pour une fois.

vendredi 8 août 2014

Texte - Jetable

Je suis un vieil appareil photo jetable, ceux dont les photos sont comptées.


Clic clac
1ère photo
Je suis une enfant. Je vois mon père pleurer parce que ma mère s'en va.

Clic clac
2ème photo
Tu m'emmènes jouer au papa et à la maman dans le grenier. Personne ne peut nous entendre. Tu me fais me déshabiller, c'est comme ça que dorment un papa et une maman après tout.

Clic clac
3ème photo
Tu mens. Tu mens pour ne pas avoir tort. Tu ne peux avoir tort, je suis une enfant et toi un adulte. Tu mens et décides de me sortir de ta vie.

Clic clac
4ème photo
Je suis contre un mur, ta main serre ma gorge. Tu empestes l'alcool. Tu me menaces. Ton fils tente tant bien que mal de t'arrêter.

Clic clac
5ème photo
"Pas la peine d'aller te maquiller. Tu ne pourras pas t'arranger de toute façon." Je ne nous supporte plus. La vie commune. La demande en mariage.

Clic clac
6ème photo
Vampire. Tu es un vampire. En tout cas tu en es persuadé et tu vas me blesser autant que tu le peux. Première dépression.

Clic clac
7ème photo
Tu t'en vas. Tu pars à des milliers de kilomètres. Juste assez de distance pour m'oublier et m'effacer de ta vie.

Clic clac
8ème photo
Tu parades, une main dans mon dos, un grand sourire aux lèvres. Je suis ta femme trophée. Je suis la femme de ta vie, la future mère de tes enfants du moins en apparence. 

Clic clac
9ème photo
Tu n'acceptes pas d’être tombé amoureux de moi. Apres tout je suis insupportable.

Clic clac
10ème photo
Une belle rencontre. Plus qu'une simple amitié, je t'aime vraiment, je fais beaucoup pour toi. Et malgré ça tu continues de me prendre et me jeter selon ton humeur.

Clic clac
11ème photo
Je suis incapable de tomber amoureuse de toi, peu importe mes efforts. Et pourtant j'aimerai tellement réussir à t'aimer.

Clic clac
12ème photo
Tu l'aimes. Tu l'aimes et je ne suis rien qu'une amie. Une amie avec des avantages mais rien d'autre. Et je ne serais jamais rien d'autre comme tu me le fais ressentir chaque jour.

Clic clac
13ème photo
Je ne suis que celle avec qui tu couches quand il n'y a personne d'autre. Je suis cette solution de facilité. Celle qui te dira toujours oui parce que tu sais que je ne peux pas te résister. Tu es bien plus important pour moi que tu ne le devrais.

Clic clac
14ème photo
Je me déteste, je me fais horreur. Et vous êtes incapables d’être là pour moi comme je suis là pour vous.

Combien de photo peut-il bien rester ?

samedi 21 juin 2014

Texte - Grisant

3 jours. 3 jours pour ressentir à nouveau cette sensation.
C'est comme dans mes souvenirs, c'est parfait.
Cette impression d’être là sans vraiment y être.
D’être loin de tout et en même temps de tout ressentir plus fort.
D’être très faible et en même temps indestructible.
C'est tellement grisant.

La première fois que je l'ai ressentie c’était il y a 11 ans.
J'avais 13 ans et pendant presque 3 ans je m'y suis raccrochée.
J'ai tenu 8 ans. 8 ans sans rechute. 8 ans sans y penser.
Je n'ai pas le droit de replonger, je ne veux pas replonger.
Je dois être plus forte que ça, je me le suis promis.
Mais c'est tellement grisant pourtant...

dimanche 1 juin 2014

Texte - Couteau

J'ai un rêve récurrent quand je vais mal.
Dans ce rêve je me plante un couteau dans le ventre.
Et aussi bizarre que ça puisse paraître, je suis heureuse.
Je me blesse et ça me fait du bien.

Je ne retrouve jamais le contexte, je crois qu'il change.
Le seul truc net et qui ne bouge jamais c'est ce couteau.
Ce couteau de cuisine immaculé qui s'enfonce dans mon ventre.
Et plus il s'enfonce, plus je me sens légère.

Parfois des gens sont près de moi mais aucun ne m’arrête.
Comme si c’était tout à fait normal, comme si ce n’était pas choquant.
C'est une scène longue et douce, presque comme une caresse.
Je me réveille toujours avec cette image en tête.

C'est limite envoûtant, obsédant, attirant.
Je sais que je ne dois pas le faire mais dans un sens j'en ai envie.
Moins ça va dans ma vie et dans ma tête et plus j'en ai besoin.
C'est pour quoi je dors loin des couteaux. 


samedi 22 mars 2014

Texte - Quelques phrases

"Tu la quitterais pour moi ?"

Cette phrase que je n'arriverai jamais à dire.
Cette phrase qui me fait peur.
J'en connais trop bien la réponse.
Tu l'aimes. Je ne suis rien.
Je ne suis que du sexe et de la tendresse.
Ce qu'elle ne t'apporte plus.
Elle. Ta femme.

"On doit tout arrêter."

La phrase que j'ai choisi de te dire.
Pour ne pas dire l'autre.
Celle qui me fait autant souffrir qu'elle va me libérer.
On devait arrêter avant que j'en souffre.
C'est trop tard, ta présence me fait mal.
Presque autant que ton absence.
Tu es toujours avec elle.

"Je serais toujours là pour toi."

C’était ma dernière phrase.
Celle qui montre mon masochisme.
Celle qui te fait reprendre contact même si j'en souffre.
Elle me montre ton égoïsme.
Ça me fait aussi espérer plus que ce que tu me donnes.
Je sais que tu souffres aussi dans l'histoire.
Mais tu n'es pas seul, contrairement à moi.

vendredi 21 février 2014

Texte - Disparaitre

Je disparais. Peu à peu.
C'est du moins l'impression que j'ai.
Comme si vous m'effaciez de vos vies.
Ce que j'ai fait avec d'autres pour mon bien.
Vous êtes en train de le faire avec moi.

C'est très léger pour l'instant.
Toujours autant de messages, de discussion.
Mais beaucoup moins de confidences.
Comme si je n'en étais plus digne.
Je continue à venir vers vous pourtant.

Je ne suis pas prête encore.
C'est beaucoup trop douloureux.
J'ai encore besoin de vous un peu.
Mais promis, je vais arrêter de vous harceler.
Je vais disparaître. Comme je le fais si bien.

samedi 1 février 2014

Texte - Je l'ai voulu

Je l'ai voulu.
Je l'ai tellement voulu.
Je ne demandais que ça.
C’était si bien parti.

D'abord cette envie de se connaitre.
Celle qui nous faisait nous écrire du matin au soir.
Ces messages ou on se racontait tout et rien.
Ces messages dont on ne pouvait se passer.

Puis ce désir quand on s'est enfin vus.
Nos lèvres qui se cherchent, fébriles.
Nos mais qui deviennent de plus en plus avides.
Nos corps qui s'unissent.

Et enfin notre entente.
Nous étions sur la même longueur d'onde souvent.
On se comprenait la plupart du temps.
Même nos défauts étaient complémentaires.

Mais ça n'a pas marché.
Je m'en veux tellement.
Je l'ai voulu pourtant.
T'aimer.

lundi 27 janvier 2014

Texte - Baignoire



Tout préparer, avec soin.
Des bougies et de la musique pour l'ambiance.
Remplir la baignoire,le plus possible.

Je n'ai jamais beaucoup aimé les bains.
Pourtant ce soir je regarde le niveau de l'eau monter avec impatience.
Je m'y glisse même avant la fin.

J'attends que l'eau soit assez haute.
Je l’arrête quand elle a enfin recouvert mes seins.
Je suis bien, au chaud, au calme.

C'est ma dernière soirée ici.
Je me devais d'en faire quelque chose de spécial.
Le bain est en train de dissiper tout mon stress.

Je respire lentement, je suis concentrée.
Je ferme les yeux et je répète ces gestes appris par cœur.
Si je fais la moindre erreur, je ne pourrais plus revenir en arrière.

Je regarde à nouveau le plafond.
Je laisse tomber mes bras dans la baignoire.
La musique m'emplit.

Toute cette pression s'évanouit.
Elle s'évanouit tout comme moi.
Pendant que la baignoire vire rouge sang.

Adieu.